La 62MAS. Une des montres emblématiques de l’histoire de Seiko mais également une des chouchoutes des amateurs et collectionneurs de la marque.
Son nom complet est 62MAS-010. Le MAS vient de seikoMAtic Selfdater. En effet, le cal.62 qu’on retrouve sous le cadran a donné naissance à toute une gamme de montres automatiques que Seiko a appelée Seikomatic. Il s’agit d’un mouvement important pour Seiko puisqu’il sera décliné en version Chronometer dans la Seikomatic Chronometer qui deviendra rapidement la 62GS, première Grand Seiko automatique.
Si vous êtes déjà familiers avec la 62MAS, vous savez qu’elle est équipée du calibre 6217A pour être plus précis. Or, petite originalité, il s’avère que le 6217 équipait à la base le Worldtimer sortie pour les JO de Tokyo en 64, une motnre GMT ! Bien que quelques hypothèses ont été formulées, on ne sait pas exactement pourquoi Seiko a mis un mouvement GMT dans cette plongeuse. La version simplifiée de ce mouvement, avec uniquement la date, sortira dès 1967 avec la 6215-7000.
D’autre part, on peut noter que la 62MAS est sortie en 1965, même année que la première Submariner Date, la fameuse 1680 et son calibre 1575. Bien que l’étanchéité de la Rolex soit supérieure de 50m à celle de la Seiko, toutes les deux n’ont pas de remontage manuel ni stop-seconde (ajouté au début des 70s sur la Rolex) mais la 62MAS propose un réglage rapide de la date (d’où le nom Selfdater).
On voit donc que côté mouvement, la 62MAS n’a clairement pas à rougir, que ce soit pour l’importance historique de ce calibre 62 ou pour sa qualité digne du fameux grade Chronomètre (bien que la version 6217A ne possède «que» 17 rubis et ne soit pas ajustée en sortie d’usine).
Mais côté pédigrée, la 62MAS n’a pas non plus à rougir. Il s’agit de la première plongeuse professionnelle fabriquée par Seiko, après quelques montres étanches et faites pour les activités aquatiques comme la Blue Yacht ou les fameuses SilverWave J12082 et 69799.
Mais ici, Seiko franchit un cap avec une étanchéité à 150m, un système de double joint de couronne, une lunette tournante, de très larges index lumineux avec les aiguilles assorties et une construction de boite massive. Cette montre robuste et taillée pour l’aventure sera même choisie par les équipes de la Japan Antarctic Research Exploration de 1966 à 1969.
Elle équipera ainsi de nombreux plongeurs pro et aventuriers Japonais dans la deuxième moitié des années 60.
Seiko rend donc une très belle copie avec cette première plongeuse qui mérite aujourd’hui tout le succès qu’on lui connait !
Comme vous le savez déjà si vous nous suivez depuis quelques temps maintenant, nous sommes dingues de la 62MAS chez Ikigai.
C’est la raison pour laquelle nous avons décidé de rassembler toutes les informations que l’on peut trouver sur la toile concernant cette mythique plongeuse Nippone afin de vous proposer le guide le plus complet possible sur la 62MAS.
Quelques généralités pour commencer
Comme nous l’avons déjà dit, la 62MAS est sortie en 1965 sous la référence commerciale 62MAS-010, mais elle est plus connue sous la référence classique Seiko 6217-8000 (les 4 premiers chiffres pour le mouvement, les 4 autres pour le boitier). Elle a été fabriquée originellement par Suwa, mais nous reviendrons sur ce point un peu plus tard.
Cette référence «8000» est également appelée «Small Crown» à cause de la taille de sa couronne. C’est ce point important qui explique que la Small Crown ne fut produite que pendant deux petits mois, Avril et Mai 1965, ce qui explique sa rareté aujourd’hui.
RossR, membre de SCWF, a fait de longues recherches en référençant plus de 300 montres trouvées sur divers forums, annonces etc (cf son article dans les sources) et l’analyse des numéros de série des boitiers l’a poussé à estimer qu’environ 12 300 Small Crowns ont été produites sur un total de 84 400 62MAS.
Mais comme l’a fait remarquer Gerald Donovan, il ne semble pas que Seiko ait utilisé des numéros de série spécifiques à chaque référence et nous avons trouvé différents modèles de montres fabriqués par Suwa, avec des numéros de série qui viennent s’insérer dans les séries de 62MAS, ce qui semblerait montrer que ces estimations sont trop hautes et que moins de 62MAS auraient été produites. Mais la distribution des numéros de séries reste quelques chose d’assez obscure… Le nombre de 62MAS produites n’est donc toujours pas clair.
Nous disions donc que c’est la taille réduite de la couronne qui a eu raison de la Small Crown car sa remplaçante, la 6217-8001 «Big Crown» arbore justement une couronne bien plus large. Celle-ci a été pensée pour faciliter sa manipulation malgré le port de gants. La 62MAS étant une plongeuse professionnelle, c’est bien la fonction qui prime avant tout !
Nous reviendrons sur les spécificités de chacun des modèles mais concentrons-nous pour l’instant sur leurs points communs.
Premièrement, nous en avons déjà rapidement parlé, toutes les 62MAS sont équipées du même calibre 6217A. C’est un mouvement automatique à 18,000bph avec réglage rapide de la date, sans remontage manuel ni stop-seconde.
Côté face, on peut globalement dire que toutes les 62MAS arborent le même cadran, à quelques exceptions près (assez minimes, mais nous y reviendrons tout de même). Notez tout de même que les index ne sont pas exactement rectangulaires mais pas partie qui reçoit le lumibrite est trapézoïdale.
Idem pour le plexiglas, les aiguilles et le bracelet Tropic qui sont communs à toutes les 62MAS (cf les sources pour l’article d’Anthony Kable sur le bracelet).
Au sujet des aiguilles, il est intéressant de noter qu’elles ne sont pas spécifiques à la 62MAS mais qu’on retrouve exactement les mêmes sur différentes références de Seiko comme la fameuse 6105 mais également la 7005-8052 «Poor man’s 62MAS» ou la 6601-8830 Seahorse (entre autres).
Toutes les versions sont également équipées d’une lunette tournante bi-directionnelle sans clic, ainsi que de couronnes non-vissées, ce qui explique que l’oxydation et la patine des 62MAS soient monnaie courante.
Enfin, toutes les 62MAS ont un boitier de 37,5mm de large de type «Skin Diver», avec des cornes percées et un brossage circulaire sur le dessus, le reste du boitier étant poli. Il offre une étanchéité à 150m.
Nous pouvons signaler que nous avons noté beaucoup d’irrégularités dans la hauteur du perçage des cornes. Mais le fait que beaucoup de 62MAS aient surement subit un polissage plus ou moins léger durant leur vie, il est difficile d’affirmer si ce point est dû à un réglage aléatoire à l’usine, à l’usure des boitiers ou un peu des deux.
Les points communs entre 6217-8000 et 6217-8001 s’arrêtent là et nous allons maintenant nous pencher sur les spécificités de chaque référence.
6217-8000 aka Small Crown
Comme nous l’avons déjà vu, la Small Crown n’a été produite que pendant les mois d’Avril et Mai 1965, pour une production cumulée d’environ 12300 unités, soit un peu moins de 15% de toutes les 62MAS produites.
Comme son nom l’indique, ce modèle se distingue par sa couronne plus petite, mais ça n’est pas tout.
Cadran:
Une très légère différence semble distinguer les cadrans Small Crown et Big Crown. En effet, il semblerait que les cadrans qu’on retrouve sur les Small Crown aient des trous de fixation pour le logo appliqué Seiko plus larges que ceux qu’on trouve sur les cadrans de Big Crown.
Deux cadrans Small Crown différents, avec maintenant un gros plan sur les trous de fixation.
La peinture semble également plus épaisses et qualitative sur les cadrans des Small Crown. Cela dit, les défauts que l’on peut voir ici sur les cadrans Big Crown sont des défauts que l’on retrouve sur presque toutes les Seiko de toutes gammes et générations.
On voit bien que la peinture est de qualité, avec un blanc net et une couche de peinture épaisse.
Idem pour les index des minutes et les références au bas du cadran.
Boitier:
La boitier et le tube de couronne de la Small Crown sont différents de ceux de la Big Crown puisque le boitier est ici lisse, sans découpe spécifique. Et comme une photo vaut mieux que mille mots, voici la différence entre un boitier 8000 et un boitier 8001
Couronne:
Voici un petit comparatif qui en dit long sur la différence de taille entre une couronne de Small Crown et de Big Crown.
Fond de boite:
La Small Crown n’a existe qu’avec un seul fond de boîte, orné d’un dauphin et de quelques informations relatives à la montre. En effet, le dauphin était le symbole que l’on retrouvait depuis 1962 sur les Seikomatic étanches. Mais le marquage de ces fonds de boite était très léger et la plupart ont été presque effacés après quelques années de porté. Il est très courant de n’avoir plus que le numéro de série lisible. La technique employée sera changée pour la Big Crown.
Notez le dessin du dauphin, en particulier les proportions du bec et des nageoires.
6217-8001 aka Big Crown
Bon, autant les choses étaient plutôt simples pour les Small Crown (période de production courte, homogénéité de la production), autant elles se corsent un peu pour la Big Crown.
Tout d’abord, la production des Big Crown commence en Janvier 1966 et se termine en Juin 1967. Cependant, nous sommes tombés sur deux photos de boitiers datés d’Octobre 1967, dont les numéro de série collent avec la progression suivi sur l’année 1967.
Boitier:
Tout d’abord, le boitier. Comme nous l’avons vu avec la Small Crown, le boitier de la Big Crown évolue. Le tube et la carrure du boitier sont modifiés pour accueillir la nouvelle couronne plus large.
Couronne:
Nous l’avons déjà vu avec la 6217-8000 mais revoyons ici une autre vue qui montre la différence entre les couronnes Small et Big.
Cadran:
Comme nous l’avons vu avec la Small Crown, il semblerait que les cadrans de Big Crown aient des trous de fixation du logo appliqué Seiko plus fins et que la qualité globale de la peinture du texte du cadran et des index soit moins bonne sur les Big Crown, mais le peut d’exemplaires que nous avons pu mettre sous la binoculaire (une demi douzaine au moment de la rédaction de cet article) ne nous permet pas d’affirmer ces différences comme étant fermes et définitives pour l’instant.
On voit clairement que la peinture est de moins bonne qualité, plus irrégulière et plus fine.
Fond de boîte:
Là les choses se compliquent un peu.
A partir de Janvier 1966, toutes les 62MAS sont équipées d’un fond dauphin deuxième génération avec une gravure un peu plus profonde que sur les Small Crown. Notez la longueur du bec du dauphin qui change par rapport aux fonds de boite des Small Crown.
En fouillant les archives des différents forums horlogers, nous sommes tombés sur une 6217-8001 équipée de ce fond dauphin deuxième génération qui date de Janvier 1967, avec comme numéro de série 7100198, ce qui en fait une des toutes dernières produites.
A partir de Février 1967, nous voyons apparaître un nouveau type de fond dauphin troisième génération avec une gravure plus profonde et marquée et le profil du dauphin qui se modifie avec un bec plus court et une nageoire pelvienne plus arrondie, se rapprochant à nouveau du style du dauphin qu’on retrouve sur les fonds des Small Crown. La première montre équipée de ce fond que nous avons trouvé en fouillant les archives des différents forums horlogers date donc de Février 1967, avec comme numéro de série 7200934.
On peut noter, autour du 01, que le fond de la gravure est granuleux sur les fonds qui ne sont pas usés ou polis.
Le changement entre les deux types de fond de boîte semble s’être passé précisément entre Janvier et Février 1967 puisque nous n’avons trouvé aucun contrexemple (fond deuxième génération de Février ou après, ou fond troisième génération avant Février).
A partir de Mars 1967 apparaît un nouveau type de fond, surnommé «horseshoe» en Anglais ou sabot en Français. Cependant la production des fonds dauphin continue en parallèle de ces fond sabot jusqu’à la fin de la production de la 62MAS. Ce type de gravure de fond deviendra très courante dans la production Seiko. On peut noter qu’il est apparu une exception avec un boitier sabot daté de Novembre 66.
Les cas des 62MAS Daini
On ne peut pas parler de la 62MAS sans parler d’un cas particulier.
En effet, à partir d’Avril 1967, Daini Seikosha se met également à produire quelques 62MAS. Il a été hypothétisé que cette demande fut faite à Daini pour aider Suwa à continuer à assurer sa production en même temps qu’elle commençait la production des 6105.
Il semblerait que cette production soit assez homogène, s’étalant d’Avril à Juin 1967, uniquement composé de fonds sabot, avec les gravures DAINI SEIKOSHA sur le rotor et l’intérieur du fond de boîte.
La particularité première de ces 62MAS Daini, c’est d’abord le lumibrite employé, d’une formule différente de celui de Suwa. Ce dernier prend une teinte plutôt verte alors que celui utilisé par Daini prend une patine beige qui tire vers le marron et donne un charme fou à ces modèles peu courants. Enfin, il semblerait que les cadrans des 62MAS Daini prennent une teinte qui tire légèrement plus vers le brun en se patinant.
Si l’on se fie aux recherches menées par RossR pour son article sur SCWF, les statistiques réalisées sembleraient indiquer théoriquement un production de 62MAS Daini s’élevant à environ 1600 pièces. Ces chiffres restent approximatifs car ils s’appuient sur les statistiques faites sur l’observation d’environ 300 pièces, en tenant en compte de la proportion de Daini dans le lot. Mais comme cela a déjà été dit plus tôt, le fait de ne pas savoir combien de 62MAS ont été produites en tout, il est difficile de savoir combien de ces 62MAS Daini ont été fabriquées.
Dans tous les cas, les 62MAS Daini sont sans doute possible les 62MAS les plus rares et également les plus recherchées pour leur patine des plus intéressantes.
Les points à éclaircir:
Bon, bien que nous ayons pu passer en revue un grand nombre de caractéristiques communes ou divergentes aux 62MAS, il reste encore des parts d’ombres comme c’est souvent le cas avec les Seiko vintage – et ça fait partie du plaisir, non?
En effet, il y a deux inconnues qui rendent difficile le travail de recherche dans le domaine du vintage. Premièrement, il n’est pas rare que deux pièces différentes aient la même référence produit. C’est le cas de certaines couronnes chez Grand Seiko par exemple. Deuxièmement, le manque d’informations officielles oblige les collectionneurs à tirer des conclusions de leurs observations, ce qui peut amener à des erreurs car il peut parfois être difficile de faire la distinction entre des pièces d’origines et des pièces aftermarket de bonne qualité ou pire encore, des pièces d’origine mais sensées appartenir à d’autres références.
Il y a donc quelques points sur lesquels il nous manque des informations assez claires pour affirmer quoi que ce soit et nous allons donc continuer nos recherches dans ce sens.
Les lunettes:
Le premier point concerne les lunettes utilisées sur les 62MAS.
Duncan de The Watch Bloke explique dans un de ces articles de blog qu’il a vu au moins trois types de lunettes d’origine dont les crans n’étaient pas de la même hauteur. Nous avons donc voulu mesurer ça sur les quatre 62MAS que nous avons en stock au moment de la rédaction de cet article. Nous nous sommes donc intéressé d’un peu plus près à ces lunettes et voici ce qui en ressort:
Sur une Small Crown d’Avril 1965, on peut voir un biseau à la face supérieur des crans. ceux-ci mesurent 1,5mm.
Sur une Big Crown de Janvier 1966, on peut voir un biseau en dessus et en dessous des crans, ceux-ci mesurent 1,63mm.
Sur une Big Crown de Mai 1967, pas de biseau et des crans d’une hauteur de 1,63mm.
Sur une Big Crown de Juin 1967, un biseau au-dessus des crans, ceux-ci mesurant 1,35mm.
Il reste enfin une différence entre la lunette de la Small Crown et celles des Big Crowns. En effet, le pied de la lunette Small Crown est biseauté alors que toutes les lunettes Big Crown sont droites. Bien que l’observation de cette seule lunette sur notre Small Crown soit insuffisante pour tirer des conclusions fermes, il est tout à fait envisageable que les lunettes de 6217-8000 soient légèrement différentes de celles des 8001, tout comme le boitier et le cadran le sont.
Bien que ces quatre lunettes aient l’air uniques, elles partagent toutes deux points communs qui nous laissent penser qu’elles sont toutes d’origine: leurs faces inférieures sont absolument identiques et elles possèdent toutes une encoche qui permet d’y glisser un outil pour pouvoir retirer la lunette plus facilement. Ces deux points mis en évidences à la binoculaire nous semblent trop détaillés et minutieux pour que ces pièces ne soient pas d’origine.
Bien que de formes proches, nous pouvons déjà voir qu’il y a tout de même eu différentes formes de crans, selon la présence ou non de biseau en haut et en bas. Cela dit, l’usure liée à la manipulation plus ou moins fréquente de la couronne peut fausser ce détail. D’autre part, les mesures semblent confirmer les dires de Duncan de The Watch Bloke sur le fait qu’il y aurait au moins 3 «hauteurs» possibles de cran, des crans plus petits aux alentours de 1,35mm, des crans moyens aux alentours de 1,5mm et des crans plus grands, d’une hauteur d’environ 1,63mm. Tout comme Duncan l’a signalé, il ne semble pas y avoir de lien entre le type de boitier et la période de production d’une part, et l’utilisation de tel ou tel type de lunette d’autre part.
Il y a beaucoup de paramètres qui pourraient expliquer ces différences, que ce soit l’usure des pièces, les différences de réglage des machines lors de la production, la possibilité d’avoir des lunettes produites sur différents sites de production (ce qui est le cas des boitiers, nous allons voir ça tout de suite), le fait qu’à l’assemblage des montres, il puisse y avoir eu un choix aléatoire dans les lunettes sans tenir compte de leur date et lieu de production, le fait que ces pièces soient parfaitement interchangeables (y compris plus tard avec le SAV) etc.
Ce qu’on peut dire pour sûr par contre, c’est que justement, au regard des gravures situées à l’intérieur du fond de boîte, il y a eu au moins deux voir trois sites de production pour les boîtes, ce qui pourrait expliquer qu’il existe des petites différences dans la fabrication des lunettes. En effet, nous avons dénombré au minimum 4 types de fonds rien que sur la 6217-8001:
1)
SS
6217-8001
JAPAN
X
2)
JAPAN
G
3)
SS
6217-8001
JAPAN
4)
DAINI SEIKOSHA CO., LTD
6217-8001
JAPAN
G
D’après l’article d’Anthony Kable sur ce sujet, la lettre en fin de référence (G ou X ici) indique le lieu de fabrication du boitier, mais je crains que nous n’en sachions pas d’avantage (où les boitiers ont-ils exactement été faits?). Cela confirme uniquement le fait que les boitiers ont été produits à différents endroits (au moins deux, voir trois), ce qui pourrait expliquer la disparité dans les types de lunettes.
Pour résumer, on pourrait supposer que les lunettes de 6217-8000 aient un pied biseauté et qu’il ait existé au moins 3 types de lunettes pour la 6217-8001, probablement en lien avec le lieu de manufacture des boites.
Et enfin, le deuxième point mystérieux sur lequel nous aurons besoin de nous pencher encore concerne les inserts de lunettes.
Les inserts:
En effet, il semblerait qu’il ait existé au moins deux types d’inserts, ceux avec une petite perle de lumibrite à 12h et ceux avec une perle de lumibrite plus large. Mais d’une part, nous n’avons trouvé aucune source officielle ou fiable sur la répartition de ces inserts entre les références 8000 et 8001, et d’autre part l’observation des montres dont nous disposons au moment de la rédaction de cet article semble indiquer qu’il y a eu d’autres inserts avec une police plus ou moins large pour les chiffres. La qualité de la peinture argentée et la présence caractéristique des serifs sur les chiffres nous laissent penser que ces inserts sont bien d’origine, sans parler de leur patine. Est-ce qu’il s’agit de défauts à la fabrication des inserts? D’autres types d’inserts? De pièces spécifiques au SAV? Pour l’instant, nous ne saurions nous prononcer.
Tout collectionneur de Seiko vintage vous le dira, Seiko a toujours eu des petits détails qui sortent de l’ordinaire, des spécificités, que ce soit dans les numéros de séries, les références des pièces, l’utilisation de différentes pièces sur une même référence etc. Tout autant de détails qui expliquent qu’il est impossible de connaître et comprendre les moindres détails de toutes les montres produites.
Bien que cela puisse sembler frustrant à première vue, je considère que ces petites spécificités font partie du plaisir de collectionner des vintages. Et en plus, ce sont ces détails qui occupent les passionnés que nous sommes et poussent la communauté à s’entraider, rechercher et collaborer !
Résumé et conclusion:
Pour une montre d’apparence simple, nous avons vu qu’il y a pourtant un grand nombre de détails et de changements mineurs qui sont tout autant de détails qui peuvent montrer l’originalité ou non de la montre.
Voici donc un résumé de ce qui nous semble clair et acquis aujourd’hui:
- La 6217-8000 «Small Crown» n’a été produite que pendant les mois d’Avril et Mai 1965
- La Small Crown n’a existé qu’en une seule variante (avec le fond dauphin première génération)
- La 6217-8001 «Big Crown» a été produite de Janvier 1966 à Juin 1967 (avec deux exceptions d’Octobre 1967?)
- Le fond dauphin deuxième génération a été produit de Janvier 1966 à Janvier 1967
- Le fond dauphin troisième génération a été produit de Février 1967 à Juin (Octobre?) 1967
- Le fond sabot a été produit de Mars à Juin 1967, en parallèle des fonds dauphins troisième génération
- Daini a produit des Big Crown sabot d’Avril à Juin 1967
- Il existe au moins 4 types de gravures pour l’intérieur des fonds de boîte 8001, indiquant au moins 2 ou 3 différents lieux de production.
Voici les hypothèses formulées, qui demandent à être vérifiées:
- Les cadrans des Small Crown ont des trous pour la fixation du logo appliqué SEIKO plus larges
- La qualité de la lithographie des cadrans Small Crown est supérieure à celle des cadrans Big Crown
- Les lunettes des Small Crown ont un pied biseauté
- Il existe au moins trois types de lunettes Big Crown (pied droit) en fonction de la taille et des biseaux des crans, potentiellement en lien avec les différents lieux de production des boitiers.
Voici les points d’obscurité qui méritent d’être éclaircis:
- Quels sont les différents inserts d’origine qui aient existé pour les Small et Big Crown? Sont-ils spécifiques ou non aux boitiers 8000 et 8001
- Pourquoi y a t’il autant de différences dans le crantage des lunettes? Est-ce en lien avec le lieu de production des boitiers? Peut-on les classifier d’une manière ou d’une autre?
- À quoi correspondent plus précisément les marques X et G (ou leur absence) qu’on trouve à l’intérieur des fonds de boîte? Y’a-t-il un lien avec les dates de production?
Finalement, malgré le succès et la popularité de cette montre, on se rend compte qu’il reste pas mal de zones d’ombres et de détails pas encore totalement compris.
Nous espérons qu’avec ce condensé des informations disponibles en ligne et nos quelques recherches supplémentaires, cet article vous permettra de mieux vous y retrouver dans les secrets de la 62MAS et que vous saurez quoi regarder le jour où vous chercherez la votre. Mais surtout, nous espérons que cet article vous a aidé à encore mieux apprécier cette superbe plongeuse mythique de Seiko !
©Arnaud Aimonetti pour Ikigai Watches – Octobre 2018
Sources:
http://vintageseikoblog.blogspot.com/2010/04/how-to-buy-seikos-first-diver-6217-800x.html
https://www.plus9time.com/seiko-case-back-information/
https://www.plus9time.com/blog/2017/2/4/62mas-6217-8000-original-tropic-strap
https://thewatchbloke.co.uk/category/62mas/
https://www.thewatchsite.com/21-japanese-watch-discussion-forum/